Dans l’architecture antique, un acrotère représentait l’élément de façade qui servait à soutenir les ornements. Plus précisément, l’acrotère est un muret qui prolonge le mur de façade. Il est obligatoire pour les toitures-terrasses. Aussi connu sous le nom de « relevé d’étanchéité », l’acrotère participe à la protection de la toiture contre l’action de la pluie et à son isolation. Dans le cas d’une terrasse accessible et d’une toiture technique, il peut servir de balise contre les chutes, parapets ou garde-corps.
Les autres utilités de l’acrotère
Un acrotère sert également à :
- Cacher les équipements techniques de la toiture (cas de l’acrotère haut).
Les locaux de chaufferies, les équipements de ventilation sont souvent placés sur les toits, surtout pour les bâtiments collectifs. Un acrotère de grande hauteur permettrait donc de les dissimuler.
- Supporter des échafaudages pour l’entretien des terrasses inaccessibles.
Il est important que les techniciens puissent accéder à la toiture même si elle n’est pas accessible aux publics. Des échafaudages peuvent ainsi être installés sur les acrotères.
- Améliorer l’esthétique externe du bâtiment. L’acrotère peut devenir un élément de décoration de la façade, surtout s’il a une hauteur plus importante. Il peut être mis en valeur par des textures en relief ou par une couleur différente de celle des murs de façade.
Quels types d’acrotères installer ?
L’acrotère peut être soit, réalisé avec du bloc à bancher de béton ou de terre cuite, soit avec du béton armé coulé sur place. Selon sa hauteur, il existe deux types d’acrotères : le modèle bas et le modèle haut.
- Acrotère bas : la hauteur de ce muret est comprise entre 15 à 30 cm à partir du niveau fini de la toiture. L’acrotère bas est surtout rencontré sur les toitures plates et inaccessibles.
- Acrotère haut : il a une hauteur de plus de 30 cm. Ce type d’installation peut servir de balustrade pour les toitures accessibles. Elle peut atteindre une hauteur maximale de 1,00 m.
Quelle quantité d’acrotères pour votre toiture ?
Tableau de calcul
Élément à calculer | Détails de calcul |
Longueur de l’acrotère | L = Périmètre de la toiture
L = 2 x (Longueur + largeur).
|
Surface de l’acrotère | Longueur de l’acrotère x hauteur |
Par exemple, calculons la quantité d’acrotères pour une toiture de dimension 5,00 m x 6,00 m.
Longueur de l’acrotère = 2 x (5 + 6) = 22 m.
Si l’acrotère a une hauteur de 90 cm, nous avons une surface de l’acrotère = 22 x 0,90 = 19,8 m2.
Nombre de blocs nécessaires
Pour obtenir le nombre de blocs nécessaires, il faut calculer la surface d’un bloc puis diviser la surface du muret par ce dernier.
N = Surface de l’acrotère/surface d’un bloc
La surface d’un bloc à bancher étant toujours le produit entre sa hauteur et sa longueur.
Par exemple, si on utilise une brique acrotère de dimension 50 x 20 x 21,9 cm (L x ep x h). La surface d’une brique est égale à L x h = 0,50 x 0,219 = 0,11 m2
En reprenant la surface de l’acrotère précédente, on obtient :
Nombre de briques à bancher = 19,8/0,11= 180 unités.
FAQ
Comment déterminer la hauteur de votre acrotère ?
Généralement, la hauteur d’un acrotère varie de 15 cm à 1,00m selon différents critères : conception de la toiture-terrasse, type, épaisseur de l’isolation, système d’étanchéité de la toiture…
Vous pouvez adopter une hauteur minimale si la toiture n’est pas accessible ou bien s’il ne comporte pas d’installation à cacher. Pour une terrasse accessible, il peut être surmonté par un balcon ou bien servir en lui-même de rambarde.
Quelle épaisseur pour un acrotère ?
L’épaisseur d’un acrotère varie en fonction des dimensions des blocs utilisés. Ces mesures sont déterminées suite au calcul de dimensionnement de l’ouvrage (calcul de résistance de l’acrotère face aux diverses sollicitations). Il est généralement compris entre 15 à 20 cm.
Qu’est-ce que le béton de remplissage ?
Il s’agit du béton de classe de résistance C25/30 coulé dans les maçonneries constituant le mur de l’acrotère. S’il s’agit de terrasse accessible, le garde-corps est ancré dans cette partie du mur.
Il est inséré dans la cavité des blocs avec une manchette ou avec une pompe.
Comment améliorer l’étanchéité d’un acrotère ?
Avec sa faible pente, une toiture plate est parfois assujettie à un mauvais écoulement de l’eau. Pour pouvoir accomplir pleinement son rôle de relevé d’étanchéité, l’acrotère peut être associé à :
- Une bande de solin : elle protège la partie qui raccorde la couverture à l’acrotère. Elle coûte environ 10 à 50 € par mètre linéaire.
- Une couvertine en acier galvanisé ou en alu : grâce à sa forme en U, elle couvre la partie supérieure du mur de l’acrotère afin d’éviter l’infiltration d’eau. Elle coûte environ 15 à 25 € par mètre linéaire.
- Une bande de rive : est un profilé en aluminium qui assure le raccordement de l’étanchéité sur le bord de l’acrotère. Elle coûte entre 5 à 20 € par mètre linéaire.
Comment poser une couvertine sur votre acrotère ?
La pose de couvertine est nécessaire afin de protéger vos murs de façade de la pénétration des eaux de pluie, et de l’effet du gel en hiver.
Quelques règles doivent être respectées pour son installation :
- Le matériau de fabrication de la couvertine doit être parfaitement étanche et résistant à la corrosion.
- Il faut respecter une pente d’au moins 5% vers la toiture.
- La pose se fait soit par collage, soit avec des pièces de jonction.
Quelles normes suivre pour la construction d’un acrotère ?
Selon les Documents Techniques Unifiés (DTU), la construction d’un acrotère doit respecter les conditions suivantes :
- avoir une protection efficace contre la pénétration des eaux ;
- adhérence optimale avec son support ;
- présenter un joint de dilatation périphérique bien élaboré ;
avoir des armatures résistant aux différentes sollicitations.
Quelles sont les contraintes prises en compte lors du dimensionnement de l’acrotère en béton ?
Pour bien dimensionner un acrotère, il faut tenir compte des sollicitations suivantes :
- Poids propre de l’acrotère ;
- Surcharge due à l’eau de pluie et à la neige;
- Effet du vent ;
- Forces sismiques.
Quand mettre des joints de fractionnement ?
Ces joints sont nécessaires pour la dilatation des acrotères, surtout s’ils ont une grande longueur. Ils permettent d’éviter les fissurations le long du relevé d’étanchéité.
L’espacement maximal de ce joint est déterminé par le DTU 20.12 :
- Tous les 12 m si le bâtiment se trouve dans une zone humide ;
- Tous les 8 m pour une zone sèche ;