Le calorifugeage de la tuyauterie réduit les déperditions thermiques lors de la circulation d’un fluide. Quelles sont les techniques envisageables ? Quelles sont les bonnes et les mauvaises idées? Et surtout, à combien cela revient-il ? Nous répondons à toutes ces questions !

Prix d’un calorifugeage de tuyauterie
Les tarifs varient en fonction du matériau et de la technique choisie. Voici quelques tarifs indicatifs des matériaux que vous pourriez avoir à utiliser.
Isolant | Epaisseur | Prix moyen HT |
Polyéthylène | 10 à 60 mm | 1 à 15 €/m linéaire |
Caoutchouc synthétique | 8 à 32 mm | 2 à 15 €/m linéaire |
Mousse phénolique | 30 à 60 mm | 4 à 25 €/m linéaire |
Main d’œuvre comprise, on estime que cela revient en moyenne entre 20 et 25 €/m linéaire TTC.
Pourquoi réaliser un calorifugeage de tuyauterie?
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un calorifugeage, exactement ?
Il s’agit tout simplement de l’isolation des canalisations d’eau sanitaire, de chauffage, de climatisation, et bien-sûr également des réservoirs, chaudières et ballons par lesquels transitent ou dans lesquels sont stockés cette eau.
En effet, les tuyaux d’eau chaude sont à l’origine de déperditions notables d’énergie. Quant aux froids, ils présentent des risques de condensation.
Donc mettre en place une tuyauterie calorifuge vous permettra :
- Protection des tuyauteries
- Economies d’énergies puisque jusqu’à 20% de l’énergie produite par le chauffage peut être perdu par la tuyauterie ;
- Diminution de la facture d’énergie de 5 à 10% / an ;
- Limitation de la prolifération des légionnelles (bactéries) par maintien d’une température constante ;
- Délivrer de façon plus fluide et constante l’eau chaude dans l’habitation ;
- Meilleur confort thermique.
Comment réaliser un calorifugeage de tuyauterie?
A) Faire un bilan thermique
Il est fortement recommandé de débuter par un diagnostic thermique de votre habitation, afin de déterminer exactement vos besoins, de cibler au mieux les déperditions, et qui sait, de repérer d’autres travaux d’isolation de votre maison à effectuer afin de faire de nouvelles économies !
B) Choisir son isolant
Une tuyauterie calorifuge optimale dépend de plusieurs paramètres :
L’isolant choisi sera plus ou moins compétent, vous aurez cette information en vous référant à son coefficient λ (lambda), témoin de sa conductivité thermique (plus il est conducteur, moins il est isolant).
Par ailleurs, plus les tuyaux auront un diamètre important, plus la surface de déperditions sera importante.
Plusieurs procédés peuvent être utilisés pour isoler vos tuyaux :
Manchons d’isolation (polystyrène, polyuréthane…)
- Coquilles isolantes (voire housse, pour le ballon par exemple) en fibres/laines minérales,
- injection de mousse polyuréthane (plutôt utilisé pour les zones inaccessibles)
- Et plus rarement : soufflage d’un isolant en vrac (plutôt utilisé pour les zones inaccessibles)
Et parfois, si nécessaire, une couche additionnelle peut être ajoutée par-dessus : alu, toile de plâtre, etc.
Comparons-les :
Isolant | Format | Lambda en W/mK | Prix moyen HT |
Polyéthylène | Manchons | 0,45 | 0.40 à 1 € / m linéaire (ep 10 à 15mm) |
Caoutchouc | Manchons | 0,17 | 1.50 à 5 € / m linéaire (ep. 10 à 15mm) |
Polyuréthane | Mousse à souffler | 0.035 | 16 €/m² (ep. 8 à 10cm) |
Mousse phénolique | Bombonnes de mousse | 0.045 | 10 à 35 €/m² |
Le prix plus élevé du caoutchouc s’explique par sa conductivité thermique bien plus faible. C’est donc un excellent isolant même pour une épaisseur réduite. De plus, il est suffisamment résistant pour être utilisé en extérieur, contrairement aux autres.
Les manchons fendus sont très faciles à poser, puis scotcher ou coller. Leur tarif très abordable en fait un excellent rapport investissement / économies réalisées.
Les mousses, plus chères et plus complexes à poser sont donc à réserver aux zones plus difficiles d’accès.
C) Adapter son isolant
Une fois que vous aurez choisi un isolant pour votre tuyauterie calorifuge, si vous recourez à un format de type manchon, il faudra être attentif à deux choses :
- Le manchon doit être adapté au mieux au diamètre du tuyau à isoler ;
- L’isolant doit être suffisamment épais (plus il est épais plus il est isolant) ;
Diamètre de votre tuyau en mm | Epaisseur conseillée d’isolant en cm pour | |
λ < ou = 0,03 W/mK | 0,03 <λ < 0,05 W/mK | |
10 à 15 | 3 | 4 |
20 à 32 | 4 | 5 |
40 à 50 | 5 | 6 |
65 à 80 | 6 | 8 |
100 à 150 | 8 | 10 |
175 à 200 | 8 | 12 |
Astuce :
Si deux tuyaux sont très proches, vous empêchant ainsi de mettre un isolant suffisamment épais pour obtenir une isolation satisfaisante : vous pouvez tout simplement superposer à l’isolant individuel très fin : un isolant plus épais, englobant les deux tuyaux à la fois !
D) Installer son isolant
Soi-même :
Avant de procéder à la pose de votre isolant :
- Les tuyaux doivent être impérativement être nettoyés et séchés (pas de gras ou de traces de rouille) avant la pose des manchons.
- Il est conseillé d’apposer une peinture anticorrosion sur les appareils et les tuyauteries froides (c’est-à-dire ne permettant pas la vaporisation de l’eau).
Il vous restera ensuite à faire les mesures, découper puis glisser les manchons, les scotcher ou les coller selon l’indication du vendeur, et de procéder ainsi sur toute la longueur des tuyauteries.
Cela peut paraître simple mais c’est en réalité un travail assez fastidieux sur lequel il faut être minutieux au risque de ne pas être efficace.
Par des pro :
Faire appel à un professionnel pour ces travaux vous permettra de bénéficier de ses conseils, et surtout d’un travail rapide et de qualité.
Par ailleurs, malgré la dépense qu’implique la main d’œuvre, vous profiterez d’une TVA réduite et, surtout, des aides de l’Etat et des agglomérations.
La règlementation de la tuyauterie calorifuge :
- Les tuyauteries doivent posséder une isolation minimum (RT 2012), c’est-à-dire de classe 2, que ce soit en rénovation ou en construction.
- Pour les habitations construites avant 1997, risque que les matériaux utilisés dans le cadre d’un calorifugeage contiennent de l’amiante. Il est donc obligatoire en cas de transaction immobilière, de procéder à un diagnostic de repérage de l’amiante par un professionnel.
Les aides financières du calorifugeage :
Le calorifugeage, en plus d’être un excellent investissement, est éligible à la quasi-totalité des aides écologiques.
Prime énergie : cette prime vous permet de bénéficier d’aides des CEE à certaines conditions :
- Faire appel à un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), ce dont vous pouvez vous assurer auprès du site FAIRE (site mis en place par l’Etat), ainsi qu’en vérifiant la date de validité de la mention RGE ainsi que le domaine de travaux qu’elle concerne.
- Utiliser des isolants de classe 2 au minimum (ce qui sera contrôlé par un bureau de contrôle indépendant).
Mais vous pourrez peut-être également de profiter du Crédit d’impôt, des subventions ANAH, de l’Eco PTZ… vérifiez votre éligibilité !