Techniquement appelé « prise », bien sécher le béton est important pour assurer la résistance et la durabilité de l’ouvrage de béton. Sinon, la résistance voulue ne sera jamais atteinte. Comment gérer votre béton pour un bon séchage et qu’il soit bien solide ?
Le temps de séchage du béton
Combien de temps met le béton pour sécher ? Il n’y a pas qu’une seule réponse possible à cette question. Plusieurs critères sont à prendre en compte.
La prise du béton se fait en deux grandes étapes : d’abord à 7 jours où le matériau atteint 80 % de sa résistance maximale, puis à 28 jours, où il atteint 95 % de sa résistance.
Généralement, 24 à 48 heures après son coulage, les empreintes et les traces n’apparaissent plus sur le béton. Mais comme il s’agit d’u matériau évolutif, c’est-à-dire qui ne finit jamais de durcir, il atteint après un certain temps un point où le durcissement devient infiniment lent. Ce phénomène est dû à la réaction entre l’eau et les composants du ciment anhydre.
La prise du béton est régie par la norme NF EN 206-1. Elle recommande de ne pas négliger le durcissement du matériau afin d’obtenir la résistance à la compression souhaitée. C’est pourquoi les travaux ne peuvent être repris qu’après un délai minimal pour éviter les risques d’effondrement ou de déformation de l’ouvrage en béton.
Le temps de durcissement varie d’un projet à l’autre. Par exemple :
- Vous devez attendre environ 7 jours avant de rouler sur la dalle coulée à l’entrée de votre garage.
- Il faut attendre 28 jours avant de couler une chape sur une dalle en béton, car il s’agit d’une charge supplémentaire que le béton ne supporterait pas avant d’atteindre sa résistance maximale.
- Comme la chape, un revêtement, quel qu’il soit, ne peut être posé qu’après un délai de 28 jours suivant le coulage du béton.
Les différentes phases de durcissement du béton
On distingue trois phases dans la prise du béton :
- La phase dormante : pendant cette période, le béton est toujours maniable et utilisable, l’hydratation du ciment est encore lente.
- Le début et la fin de prise : succédant la phase dormante, réactions chimiques s’accélèrent au début de la prise, soit 2 heures après le coulage, et l’hydratation du ciment commence. La fin de prise est caractérisée par la solidarisation des grains de ciment ; le matériau cesse d’être pâteux et devient rigide.
- La phase de durcissement : la résistance à la compression du béton continue à croître avec la poursuite de l’hydratation, rapidement jusqu’à 28 jours, et très lentement après.
Les facteurs influençant la prise du béton
Les conditions climatiques
Le temps de prise du béton dépend essentiellement de la température extérieure :
- Lorsque cette dernière est élevée (supérieure à 25° C), un adjuvant retardataire de prise est ajouté au béton, le coulage est réalisé pendant les heures fraîches de la journée et l’ouvrage est arrosé régulièrement d’eau froide pour éviter l’évaporation de l’eau contenue dans la composition du béton.
- Lorsque les températures sont basses (inférieures à 5°), de l’eau chaude est utilisée et un adjuvant accélérateur de prise est choisi pour une prise plus rapide.
La qualité du béton
Le béton est composé de ciment, granulats, eau de gâchage et de sable. La qualité de chaque composant détermine sa qualité et son temps de séchage, notamment les granulats qui, selon leur nature, absorbent ou rejettent l’eau présente dans le béton.
Le type de ciment et son dosage impactent également la résistance du béton. En général, pour une montée rapide de résistance, on privilégie un ciment de type « R ». Quant à la quantité d’eau, c’est l’un des paramètres les plus déterminant de la prise ; plus elle est importante, plus le temps de séchage sera lent. Cependant, l’ajout d’adjuvants plastifiants ou superplastifiants permet de réduire la quantité d’eau et, par conséquent, d’augmenter la vitesse de montée en résistance.
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À quel moment peut-on décoffrer le béton ?
Le décoffrage de l’ouvrage coulé en béton ne peut être effectué que lorsque la résistance devient suffisante pour supporter les charges, telles que le poids propre de l’élément, limiter la déformation, résister aux arrachements dus à l’adhérence de la surface du béton et le coffrage et éviter les cassures au niveau des arêtes.
Selon la norme NF EN 13670, la résistance du béton doit être supérieure ou égale à 5 MPa pour éviter les arrachements dans le décoffrage des éléments qui ne reprennent pas les efforts, tels que les chapes, les murs, les dalles, etc.
En ce qui concerne les éléments qui reprennent des efforts, la résistance au décoffrage doit être communiquée par le bureau d’étude. Mais en règle générale, elle devra être supérieure à 12 MPa.
Quelles méthodes pour mesurer la résistance du béton ?
Certains chantiers et projets nécessitent de mesurer la résistance du béton avant d’autoriser le décoffrage et l’avancement de la construction. Pour ce faire, on a recours à des essais non destructifs tels que la mesure avec un scléromètre ou par ultrason, ou à la préparation d’éprouvettes du même béton lors du coulage, qui seront testées en laboratoire.