La réalisation d’une dalle de béton sur terre-plein n’est pas une opération simple à priori ; elle nécessite la mise en œuvre de certaines techniques réservées aux professionnels. La dalle de béton sur terre-plein se fait sur le sol après avoir effectué le décapage de la terre végétale et après avoir préparé le sol pour la recevoir. Dans cet article découvrez un guide complet pouvant vous orienter pour la réalisation d’une dalle sur terre-plein.
Prix de la dalle de béton sur terre-plein
Types de dalle de béton sur terre-plein | Coût de la pose par m² |
Béton traditionnel | 40 à 60 € |
Béton fibré | 15 à 20 € |
Béton hydrofuge | 100 à 110 € |
Béton autonivelant ou autoplaçant | 15 à 30 € |
La composition du béton sur terre-plein
Le ciment
Il permet de garantir une parfaite cohésion entre les composants. Aujourd’hui, diverses variétés de ciment sont retrouvées sur le marché. Le plus courant du lot est le ciment de Portland avec environ 80% de calcaire et 20% d’argile.
L’eau de gâchage
L’eau de gâchage représente la quantité d’eau versée dans le mélange d’ingrédients au cours de l’opération du malaxage du béton.
- Son rôle est d’hydrater le ciment pour actionner ses capacités de liant.
- L’eau de gâchage favorise également la fluidité ainsi que la plasticité requise pour rendre l’application du béton bien plus simple.
La quantité d’eau à ajouter dans la composition du béton sur terre-plein est comprise entre 120 et 200 litres/m3 de mélange. Ce dosage doit être parfaitement respecté pour un résultat optimal.
Les granulats
Le granulat est utilisé pour définir les fragments de roche de dimensions variables. Ces derniers possèdent en général une granularité inférieure à 125 mm. Les plus utilisés (qui sont utilisés pour la composition du béton) sont : les sables, les graviers et les gravillons. Notez que le granulat renforce le matériau avec quelques propriétés techniques et esthétiques.
Les adjuvants
Il s’agit d’un produit chimique qui est ajouté à faible dose pendant le malaxage. Les adjuvants permettent l’amélioration de certains paramètres à savoir : la fluidité, le temps de prise, l’étanchéité et la résistance. Aujourd’hui, plusieurs types d’adjuvants sont proposés sur le marché. Chacun d’entre eux répond à des besoins précis :
- Des hydrofuges ;
- Des accélérateurs ou retardateurs de prises afin d’utiliser le béton selon vos convenances ;
- Des plastifiants ou super-plastifiants afin d’optimiser les performances mécaniques ;
- Des entraîneurs d’air offrant au matériau plus de résistance ;
- Des pigments pour une meilleure esthétique ;
- Des soutiens pour protéger le béton face aux risques possibles de dessèchement.
Les ajouts
Les ajouts représentent des composants additionnels qui ont leur action limitée à certaines propriétés. On y retrouve le colorant et la fibre. Pouvant être métallique ou synthétique, la fibre est favorable pour apporter une plus grande résistance au béton sur terre-plein. Quant au colorant, il servira à embellir la finition.
Les additions
Ce sont de petites particules minérales de granularité inférieure à 100 µm qui contribuent à la résistance du béton. Elles permettent d’optimiser l’ouvrabilité et la consistance, et augmentent le volume de pâte après comblement des vides. On retrouve :
- Les additions de type I : elles sont presque inertes et regroupent les pigments de coloration et les fillers ;
- Les additions de type II : elles se démarquent grâce à leur caractère pouzzolanique ou hydraulique latent. On y retrouve les laitiers de haut-fourneau, les fumées de silice, les métakaolins et les cendres volantes.
Les types de béton pour réaliser un dallage sur terre-plein
Un dallage sur terre-plein peut se faire avec un béton traditionnel ou un béton amélioré (béton fibré, hydrofugé ou autoplaçant)
- Le béton traditionnel : il est important qu’il soit étalé sur toute la surface de la dalle. Vous pouvez utiliser une règle vibrante pour bien étaler le béton ;
- Le béton fibré : il est inclus dans le béton des fibres métalliques ou synthétiques multidirectionnelles. Il permet de baisser la diffusion des fissures et permet de se passer d’un treillis anti-fissuration ;
- Le béton hydrofuge : il offre une protection contre l’humidité tout en faisant baisser l’absorption capillaire du béton ;
- Le béton autonivelant ou autoplaçant : C’est un béton assez fluide qui peut être facilement mis en place. Lors de son usage, vous devrez utiliser une barre de répartition pour égaliser la dalle. Avec ce béton, vous profitez d’un excellent enrobage des aciers.
Attention : Il faut retenir que la conception des bétons améliorés se fait de manière industrielle dans des centrales à béton. Ils sont ensuite livrés au lieu de coulage à l’aide d’un camion-toupie.
Les fonctions de la dalle de béton sur terre-plein
Une fois réalisé, le dallage sur terre-plein s’accompagne de diverses fonctions :
- Sa première fonction est de supporter les charges de l’ouvrage. Cela comprend les personnes, les meubles, les cloisons et les murs ;
- Sa deuxième fonction est l’isolation thermique ;
- Sa dernière fonction est de recevoir un revêtement de sol.
Les étapes de la mise en œuvre d’un dallage sur terre-plein
Étude de la nature du sol
Cette étape permet de s’assurer de la capacité du sol à recevoir l’ouvrage. Vous devez donc vérifier certains points concernant le sol avant de mettre en place l’œuvre :
- Stabilité et durabilité : il est généralement recommandé de réaliser la construction sur des sols sablonneux ou argileux ;
- Drainage : pour d’éviter qu’il y ait des remontées d’eau en cas d’humidité ;
- Homogénéité : le sol doit être compact.
Réalisation du hérisson
Cela renvoie à une couche de graviers qui permettra lors de l’opération de mettre le sol à niveau avant de construire la dalle. Concernant sa constitution, vous aurez besoin de pierres concassées, de gravier ou de cailloux.
C’est cette épaisseur de granulats qui constitue la base de la future dalle de béton sur terre-plein. De plus, elle permet de lui assurer une grande résistance et une bonne stabilité. Il est indispensable que les gravats soient bien répartis sur toute la surface de la dalle pour une meilleure finition. L’opération peut se faire à l’aide d’un râteau.
Mise en œuvre d’un lit isolant
Afin de se conformer aux conditions énumérées par la réglementation thermique, vous disposez de deux solutions pour assurer l’isolation de la dalle :
- La première est d’installer directement un isolant solide de type plaque de polystyrène extrudé ou polystyrène expansé. Cela se fait sur la forme drainante réalisée préalablement. Avec cette option, il vous sera possible d’appliquer un revêtement de sol ou une chape mince sur le radier.
- La seconde solution (étant la moins adoptée) est d’apposer l’isolant sur le radier. Avec cette solution, il vous sera possible de baisser les ponts thermiques.
Aménagement des planelles isolantes
Cette étape est indispensable, car elle sert à la délimitation de la dalle et à la conservation du béton jusqu’à ce qu’il sèche complètement. Il est possible d’adopter différentes formes (coffrage traditionnel en bois, planelle isolée ou simple planelle).
Les planelles assurent une finition impeccable et sont plus rapidement posées. Outre cela, les ponts thermiques sont plus facilement éliminés grâce aux planelles isolées.
Réalisation d’une armature métallique
En général, le béton résiste bien à la compression. Toutefois, il présente moins de résistance à la traction. Pour optimiser ses propriétés mécaniques et conjurer toute difficulté structurelle, il vous faudra y joindre des fers.
Les treillis soudés sont indispensables pour constituer l’armature d’une dalle sur terre-plein. Le calcul du diamètre ainsi que l’espacement des fers doivent se faire en fonction des dimensions de la future dalle.
Lors de la réalisation de l’armature métallique, il faut s’assurer que les treillis soudés soient bien voilés de béton (3 cm au moins). Cela évitera que le contact entre l’acier et l’air ne cause un éclatement du béton.
Production de la dalle en béton
- Commencer par déterminer la quantité de béton nécessaire avant de réaliser la dalle de béton.
- Verser le béton préparé au centre de la dalle.
- Etaler avec un râteau. Pour son égalisation, vous pouvez utiliser une grande règle.
- Continuer à écouler et à égaliser le béton jusqu’à remplir le coffrage.
- Réaliser ensuite le lissage à l’aide d’une taloche et laissez sécher pendant une journée au moins.
Attention : Ce n’est qu’après que vous pourrez décoffrer la dalle et y poser votre pied. Pour ce qui est de la pose du revêtement, elle devra se faire après au moins 1 à 2 mois de pause.
Dallage sur terre-plein : normes et réglementations
Le béton à utiliser pour la dalle de béton sur terre-plein doit être conforme à la norme NF EN 206/CN :
- Un béton prêt à l’emploi livré par camion-toupie : pour le cas d’une dalle extérieur, il sera utilisé au minimum un béton de type BPS C25/30 XF1, voir BPS C25/30 XF2 (en cas de risque d’application de sels de déverglaçage sur la dalle) ;
- Un béton conçu sur chantier avec la bétonnière : il est réalisé avec un béton dosé à 350 kg de ciment par m³ de béton. Il s’agit d’un dosage classique pour les ouvrages en béton armé. Le dosage peut aller à 400 kg au cas où un niveau de résistance supérieur est nécessaire (s’il y a par exemple une dalle carrossable).
FAQ
Comment entretenir sa dalle de béton sur terre-plein ?
La méthode d’entretien ainsi que la fréquence de l’intervention sont choisies en fonction de quelques éléments : l’usage fait de l’œuvre et le degré de salissure. Pour le nettoyage, deux méthodes sont disponibles.
- La première méthode consiste à utiliser un balai-brosse trempé dans un seau d’eau pour frotter la surface. L’eau doit être chaude et mélangée avec des cristaux de soude ou du savon noir ou du liquide vaisselle. Avant de commencer le nettoyage, la surface devra être dépoussiérée. À la fin de l’intervention, il faudra utiliser de l’eau claire pour rincer la surface.
- Pour ce qui est de la seconde méthode, elle consiste à utiliser un nettoyeur haute pression lors de l’intervention. À noter que la méthode demande peu d’huile de coude et aucun détergent. L’entretien sera effectué à l’eau claire. Il est important que vous fassiez très attention au réglage de la pression. Cela évitera d’endommager la surface du béton.
Dans le cas où la surface serait encrassée, il est recommandé d’utiliser un nettoyant concentré. Il est question en général d’un détergent alcalin. Ce type de produit a généralement suffisamment de puissance pour faire briller le sol sans endommager le béton. Dans le cas contraire, vous pouvez le diluer à 50 % en le mélangeant avec de l’eau.
L’application du produit sera faite grâce à un pulvérisateur basse pression. Il faudra le laisser faire effet pendant environ 15 minutes. Après, vous n’aurez qu’à frotter le sol avec un balai et rincer avec assez d’eau claire.
Comment réparer un affaissement de dallage sur terre-plein ?
Il existe diverses solutions appropriées pour la réparation d’un affaissement de dallage sur terre-plein. Ces diverses solutions peuvent s’avérer plus ou moins lourdes selon la nature du sol et l’état des dégradations.
- Une des solutions les plus récentes et très appréciées dans le domaine est d’injecter un coulis de béton mélangé à de la résine expansive. L’injection est réalisée en tenant compte des charges supportées par le dallage sur terre-plein ainsi que du niveau d’affaissement.
- L’intervention qui est simple et très rapide à mettre en œuvre permet de redresser la dalle au niveau de l’affaissement.
- Il arrive dans certains cas que le problème soit plus complexe qu’un simple affaissement. Dans ce cas, il faudra peut-être envisager un renforcement ou même un remplacement des fondations. Le hic est que cela représente en général une intervention assez lourde et coûteuse.
- L’idéal pour connaître l’intervention appropriée au problème est de confier la tâche à un expert.
Quelle est la durée de vie d’une dalle de béton sur terre-plein ?
La dalle de béton sur terre-plein n’a pas une durée de vie fixe. Elle varie entre 15 et 20 ans. En effet, le temps que peut supporter un revêtement en dalle de béton sur terre-plein va dépendre de divers facteurs. En plus de l’usage fait de l’œuvre, il y a :
- les conditions météorologiques de la région ;
- la réussite de l’œuvre ;
- le respect de l’entretien quotidien ;
- Etc.
Toutefois, en moyenne, elle peut durer jusqu’à 15 ans avec un entretien correct et régulier.