Le doublage en placo assure l’isolation thermique et phonique d’un mur. Toutefois, est-il préférable aux autres types de cloison de doublage ? Quel isolant vous faut-il privilégier ? Et quel modèle de placo ? Apprenez à monter une cloison de doublage en placo et à choisir les matériaux les mieux adaptés à votre situation !
Prix d’une cloison de doublage en placo
Le prix de la cloison de doublage en placo avoisine en général 5-20€ par m².
Toutefois, cela peut varier en fonction du type de placo utilisé (épaisseur, dimensions, caractéristiques…), de la présence ou non d’isolant et de l’éventuel surcoût entraîné par l’intervention d’un professionnel.
Le tableau suivant devrait vous permettre d’affiner votre budget :
| Prix au m² |
Placo standard (B13) | 3-8€ |
Placo hydrofuge | 5-8€ |
Placo haute dureté | 10-13€ |
Polystyrène expansé | 15-25€ |
Laine de roche | 20-25€ |
Laine de mouton | 20-30€ |
Intervention d’un plaquiste | 30-50€ |
Notez que, comme la pose d’une cloison de doublage réduit vos dépenses énergétiques, vous avez droit à certaines aides comme MaPrimRenov, l’éco-prêt à taux zéro ou encore une réduction de la TVA. Renseignez-vous, cela vaut le coup !
Qu’est ce qu’une cloison de doublage?
La cloison de doublage est une sorte de carapace que l’on appose sur un mur pour en renforcer l’isolation et/ou pour masquer les défauts de surface.
Elle peut être composée :
- De carreaux de plâtre
- De briques alvéolées
- D’un complexe isolant
- De placo
Pourquoi choisir le doublage en placo au détriment des autres solutions?
Le placo est un matériau relativement léger et donc facile à mettre en place, même par une personne seule.
Il est, de plus, très efficace en matière d’isolation et certains types de placo sont même conçus pour résister à l’eau, au feu, aux chocs etc.
Placo collé ou Placostil ? Lequel choisir?
Si votre mur est bien droit, on a deux solutions :
- La première, qu’on appelle doublage collé: il s’agit d’apposer une plaque de plâtre doublée d’un isolant (c’est ce qu’on appelle « complexe isolant »), directement sur le mur.
- La seconde, qui consiste poser le long du mur en question, une plaque de placo montée sur rails : c’est le doublage « classique ».
En revanche, si le mur est abîmé, il va falloir installer dessus une ossature puis y glisser éventuellement de l’isolant, le tout recouvert de placo : c’est la cloison de doublage montée sur ossature métallique.
Le doublage collé : une solution simple…en apparence!
Le doublage collé est composé d’une feuille de plâtre couplée à un isolant thermique.
Il se pose par « collage » sur la paroi (mur en parpaing ou autre).
A priori, on peut se dire que le doublage collé est très simple à appliquer.
Toutefois, la réalité est plus subtile :
- Le complexe isolant est lourd ;
- Il se compose de grandes plaques : pas facile à chercher en magasin et à manier sur chantier ;
- S’il a pris l’humidité, il se gondole…bonne chance pour le poser !
- Il peut être très contraignant à poser lorsque le mur présente des défauts de planéité. C’est pourquoi, on privilégie son utilisation en construction neuve ;
- Pour respecter les normes, on doit mettre des plots de colle à intervalles réguliers, avec l’obligation de laisser 1 cm de vide entre la surface d’isolant et le mur. C’est pourquoi, lorsqu’on écrase le plot de colle, on doit s’assurer de conserver cette distance !
- On doit bien vérifier l’aplomb et la planéité du complexe collé. S’il est bombé au milieu, on devra mettre des cales pour compenser.
Tout compte fait, le doublage collé est un peu désuet et pas si simple à mettre en œuvre.
C’est pourquoi, on préfère le doublage en placo.
Le doublage en placo « classique » : simplicité et efficacité
Le doublage en placo est un « classique » en matière d’isolation.
Il s’installe de façon similaire à une cloison distributive.
Le doublage en placo peut être mis en place par une personne seule : pas besoin d’être deux pour cette solution !
Avec une épaisseur adéquate d’isolation, le doublage en placo respecte les normes thermiques en matière d’isolation (RT2012 et bientôt 2020).
A noter : Vous avez le choix entre plusieurs modèles de placo, parmi lesquels les plaques :
- Hydrofuges, pour les pièces soumises à l’humidité.
- Ignifuges, pour les hôpitaux et les établissements scolaires.
- A haute dureté, pour supporter le poids d’un rangement mural ou d’un radiateur.
- Amincies et donc suffisamment souple pour créer une cloison courbe par exemple.
Faites votre choix en fonction de l’emplacement de votre cloison de doublage : si elle se trouve dans une salle de jeu, optez pour un placo résistant aux chocs ; si c’est plutôt pour la cuisine, il doit résister à l’humidité et filtrer les odeurs de cuisson…
Maintenant que vous avez choisi les éléments constituant votre cloison de doublage, passons à la pose.
Le choix d’un isolant
Les isolants utilisés sont : la laine de verre semi rigide (très bien), le polyuréthane (très bon isolant lamda ~0,027) et le polystyrène extrudé (lamda ~0,029).
Voici de quoi vous aider à y voir plus clair parmi tous les types d’isolants disponibles sur le marché :
Isolants pour cloison de doublage | Avantages | Inconvénients | Prix (au m²) |
Polyuréthane
| Résistent à l’humidité. Solutions idéales pour un usage extérieur. | En cas d’incendie, dégagent des vapeurs hautement toxiques. Très mauvais isolants phoniques. | 15-20€ |
Polystyrène | 20-30€ | ||
Les laines minérales (Laine de roche et laine de verre) | Bonnes performances en matière d’isolation thermique et phonique. Prix abordable. Ignifuges. | Ce sont des irritants, surtout la laine de verre. Ils peuvent causer des problèmes respiratoires et des irruptions cutanées. Ils doivent donc être manipulés avec précaution et leur pose se fait avec masque et gants protecteurs. | 10-20€ |
Les isolants d’origine naturelle (Laine de mouton, fibres de bois, laine de chanvre, laine de lin, plumes de canard, ouate de cellulose) | C’est la solution la plus écologique. Ce sont, de plus, de bons isolants, souvent traités pour résister au feu. | Ils ne supportent pas l’humidité. Dans l’ensemble, ils coûtent assez cher. Gros bémol sur la laine de mouton qui attire les mites. | 20-40€ |
Quelle surépaisseur pour une cloison de doublage ?
La cloison de doublage vient « grignoter » l’espace habitable, puisqu’elle rajoute une surépaisseur murale qui se calcule en tenant compte de :
- L’épaisseur de l’isolant
- L’épaisseur de la cloison
Dans le cas d’un doublage en placo, on peut calculer cette surépaisseur de la façon suivante :
| Calcul d’épaisseur | Exemple d’épaisseur |
Doublage collé | Epaisseur de la colle (1 cm) + épaisseur complexe | 10 + 50 = 60 mm |
Doublage placostil | Epaisseur isolant* + épaisseur du placo | 120 + 13 (BA13) = 135 mm |
*Les épaisseurs usuelles pour bénéficier d’une subvention d’état (R⩾3,75) sont de ~120 mm pour une laine de verre et ~120 mm pour le polystyrène.
Notons que les fabricants proposent souvent des solutions « gain de place » pour les doublages collés, avec des épaisseurs très faible (ex : 40 cm isolant + 10 cm plaque).
Si vous souhaitez plus d’informations sur les épaisseurs relatives au placo, n’hésitez pas à vous rendre sur l’article dédié.
Pour aller plus loin : pas à pas détaillé pour l’installation d’une cloison de doublage en placo
Nous allons expliquer comment installer une cloison en placostil, autrement dit une cloison sur ossature métallique.
#1 : choisir un isolant
Tout d’abord, il convient de choisir un isolant et surtout une épaisseur d’isolant, pour être conforme aux normes thermiques (RT2012).
- Dans le temps, on utilisait couramment du « 10 + 100 » autrement dit 10 mm de plâtre et 100 mm de polystyrène expansé ;
- Aujourd’hui, vous pouvez opter pour une épaisseur de 100 mm (minimum – selon isolant), et la pousser dans les ~120-140 mm.
En réalité, l’épaisseur n’est qu’un indicateur : il dépend de la performance de l’isolant (lambda). Autrement dit, plus votre isolant est efficace, plus vous pourrez réduire l’épaisseur d’isolation (et donc gagner des m2).
#2 : Poser les rails au sol
On pose le premier rail au sol en tenant compte des cotes : la face intérieure de l’ossature métallique doit être accolée à l’isolant.
Ex : dans le cas d’un isolant de 100 mm du mur, la face intérieure est positionnée à 100 mm du mur.
Le rail choisi est de type « CR2 »: il ne s’agit pas d’un rail de 48 « traditionnel », mais d’un rail avec une cornière.
Lors de cette étape, on prendra soin de bien respecter le parallélisme.
#3 : vérifier l’aplomb du mur
Bien vérifier l’aplomb du mur !
Dans le cas d’une construction neuve, la maçonnerie est bien droite.
Toutefois, ce n’est pas toujours le cas dans du vieux.
Il arrive que le mur « penche » d’un côté (ex : 80 mm en haut et 100 mm en bas).
Dans ce cas, on prévoit de « compenser » le défaut d’aplomb en écartant les rails au sol.
En particulier, on s’assurer d’avoir une bonne épaisseur d’isolation sur toute la paroi.
#4 : poser les rails au plafond
On pose les rails au plafond, de façon identique à la cloison de séparation.
#5 : installer les montants
Les montants sont installés tous les 60 cm.
Contrairement à la cloison séparative, on les installe « en double » (double montant), dos à dos.
Les vis de fixation sont espacées tous les ~30 à 50 cm.
NB: si le plafond fait plus de 2,5 mètres de hauteur, on met des appuis intermédiaires (petites pièces entre les montants et le mur).
#6 : poser les panneaux isolants
Considérons que nous choisissions une laine de verre (choix courant).
Les panneaux de laine de verre sont installés entre les montants de façon à ce qu’il y ait aucun pont thermique.
On s’assure de bien « boucher » les zones non couvertes (périphérie).
Pour cela on peut découper des bouts de laine de verre, pour combler les espaces vides.
Pour autant, il ne faut pas « bourrer » la contre cloison de laine minérale, sans quoi elle perdrait de son efficacité thermique !
En effet, la laine de verre fonctionne grâce au principe « d’isolation par l’air immobile ». Autrement dit, elle est gonflée à l’air immobile, qui est l’isolant thermique le plus performant.
Or, si l’on comprime la laine de verre, on enlève son expansion ; et on diminue ses propriétés isolantes.
#7 : pose des plaques de plâtre
Il ne reste plus qu’à visser les plaques de plâtre pour finir de monter la cloison de doublage !