Le mortier est utilisé dans plusieurs travaux de maçonnerie. Son bon dosage fait partie des conditions sine qua non pour assurer la réussite et la solidité d’un ouvrage. Le prix du mortier oscille en moyenne entre 20 et 80 € du m², fournitures et pose comprises. Comment doser votre mortier ? Quel budget devez-vous préparer pour fabriquer du mortier ?
Le mortier permet de réaliser différents ouvrages. Le budget à préparer dépend de plusieurs facteurs, dont le projet à réaliser.
Projet
Caractéristiques
Prix, fournitures et pose
Chape traditionnelle
C’est la couche de mortier qui se pose au-dessus de la dalle. Elle est constituée d’un mélange de sable, d’eau et de ciment et a une épaisseur moyenne de 2 à 6 cm environ.
Contrairement à la chape fluide qui est fabriquée en usine, la chape traditionnelle est réalisée sur le chantier. L’artisan aura donc à doser et à mélanger ses composants.
La chape peut être désolidarisée, rapportée adhérente ou flottante. Selon son type, elle est utilisée pour :
finir une dalle ;
servir de support pour certains revêtements comme le carrelage ;
corriger les irrégularités du sol ;
sceller ou dissimuler certains éléments comme la tuyauterie et les gaines ;
mettre le sol à niveau.
Réalisée à la main, ce type de chape est surtout privilégié pour couvrir les petites surfaces.
20 à 35 €/m²
Scellement
Ses utilisations sont diverses. Il sert notamment à assembler puis à sceller différents éléments (scellement d’acrotères, de tuiles, d’éléments de menuiserie, etc.). Il est également utilisé dans les lieux publics pour fixer les mobiliers urbains au sol, par exemple.
Résistant à l’humidité, aux intempéries et aux chocs, ce mortier convient à un usage intérieur et extérieur.
Le scellement ne doit pas présenter d’effet de retrait. Il faut ainsi éviter d’ajouter une trop grande quantité d’eau de gâchage dans sa préparation. Il est aussi nécessaire de protéger le mortier fraichement posé de la dessiccation.
C’est un mortier pour enduire avec du ciment comme liant. Les artisans s’en servent pour revêtir le sol, les murs en parpaings, les parois d’une piscine, etc.
Cet enduit résiste à l’abrasion et aux chocs. Sa résistance mécanique est aussi meilleure comparée à celle de l’enduit à la chaux.
L’enduit convient surtout à un usage intérieur. Dans le cas d’une pose à l’extérieur, l’application d’un produit hydrofuge est vivement conseillée.
25 à 50 €/m²
Enduit à la chaux
Ce type de mortier sert à enduire différents types de supports minéraux, neufs comme anciens. Il peut même être appliqué sur les supports qui doivent respirer, comme les murs en pierres naturelles.
Le liant peut être de la chaux hydraulique(pour les supports extérieurs et les pièces intérieures, même constamment soumises à l’humidité) ou de la chaux aérienne (pour les supports intérieurs et les supports extérieurs protégés contre les intempéries).
Ce type d’enduit est plus souple et respectueux de l’environnement que son homologue au ciment. Il laisse également le support respirer.
40 à 80 €/m²
Mortier bâtard
Ce mortier a comme liants de la chaux et du ciment. Il est plus résistant qu’un enduit à la chaux et est plus souple qu’un enduit de ciment.
Parmi ses utilisations, on peut citer :
l’enduit de façade ;
le scellement des tuiles ;
la construction d’un mur en briques, en blocs de béton ou en pierres de construction ;
le jointoiement des pierres apparentes.
25 à 70 €/m²
Coût de la main-d’œuvre
Il n’est pas aisé de déterminer le prix de la main-d’œuvre pour la préparation et la pose du mortier. En effet, le tarif dépend de chaque artisan et des tâches à effectuer. Certains artisans appliquent également des tarifs dégressifs.
La meilleure façon d’avoir un budget précis est donc de demander des devis. Cela peut se faire par le biais de notre site.
Prix des matériaux principaux pour la fabrication d’un mortier
Matériaux
Caractéristiques
Prix
Sable
La structure du mortier dépend de cet élément.
Le sable doit être exempt de terre et de débris végétaux. La présence d’autres éléments pourrait provoquer une réaction imprévisible lors de la fabrication du mortier.
En termes de pureté, privilégiez le sable roulé de rivière qui est a priori déjà propre. Mais vous pouvez aussi choisir du sable de carrière. Ce matériau est lavé et tamisé avant sa mise en vente. Selon son traitement, il contient plus ou moins d’impuretés comme de l’argile. Il présente aussi des grains plus anguleux que ceux du sable de rivière. Cela peut être un atout pour faciliter l’adhérence du mortier au support.
Il faut également que le sable soit sec. Sinon, il est nécessaire d’ajuster la quantité d’eau de gâchage en fonction de son taux d’humidité.
La granulométrie du sable varie de 0,1 à 0,5 mm. Elle dépend de l’ouvrage à réaliser. Ainsi, il faut préférer du sable fin 0/2 pour faire un enduit de finition et de plus gros grains (0/4) pour maçonner.
Enfin, si vous projetez de réaliser des ouvrages colorés, veillez à bien choisir la couleur du sable.
40 à 80 € le big bag de 1 m3
20 à 45 € la tonne
À partir de 3 € le sac de 25 kg
Ciment
Ce matériau sert de liant pour le mortier. Sans sa présence, le mortier ne pourrait pas durcir.
Le ciment est un liant hydraulique, ce qui veut dire qu’il fait sa prise au contact de l’eau. Il se caractérise par sa résistance à la compression.
C’est le liant le plus populaire pour la fabrication d’un mortier. Pour l’obtenir, du calcaire et de l’argile sont broyés puis cuits à plus de 1400 °C.
Pour fabriquer du mortier, vous pouvez choisir entre différents types de ciments :
ciments Portland CEM I et CEM II qui se caractérisent par leur résistance ;
ciment prompt naturel qui peut être utilisé en eaux agressives et qui convient à des travaux nécessitant une prise rapide ;
ciment à maçonner pour la maçonnerie courante.
6 à 16 € le sac de 25 kg
Chaux
Comme le ciment, il s’agit d’un liant qui confère de la résistance, de l’imperméabilité, mais aussi de la souplesse au mortier.
Vous avez le choix entre deux types de chaux :
chaux aérienne éteinte : à base de calcaires purs, elle durcit au contact de l’air ;
chaux hydraulique naturelle : fabriquée avec des calcaires moins purs, elle fait sa prise au contact de l’eau puis de l’air.
Le mortier à base de chaux est souple et facile à utiliser. Microporeux, il est aussi perspirant. Toutefois, il est moins résistant que le mortier de ciment.
15 à 30 € le sac de 25 kg
Prix des matériels pour la mise en œuvre du mortier
Si vous ne passez pas par un professionnel, il vous faut des outils pour la préparation et l’application de votre mortier. Les petits matériels s’achètent tandis que les plus gros se louent.
Quel que soit le mortier que vous fabriquez, son prix va dépendre de certains points comme :
l’étendue de l’ouvrage : il faut plus de matériaux et de travail pour recouvrir une grande surface ou pour monter un grand mur ;
le nombre et l’épaisseur des couches de mortier : avec ses deux couches, l’enduit projeté coûte moins cher que l’enduit grésé ;
le type de mortier : le mortier de ciment coûte moins cher que son homologue à la chaux ;
la main-d’œuvre : le tarif d’un artisan varie en fonction des tâches à effectuer et des marges qu’il souhaite dégager ;
le lieu où se trouve le chantier : le budget à préparer sera plus important si vous habitez dans une grande ville.
Qu’est-ce qu’un mortier ?
Mélange de liant, d’agrégats et d’eau et parfois d’adjuvants, un mortier est une préparation ayant la consistance d’une pâte homogène qui durcit après séchage. Il est très utilisé en maçonnerie comme :
matériau de liaison pour les maçonneries en pierres, en briques, en parpaings, etc. ;
produit de scellement pour fixer certains éléments, par exemple, des tuiles sur la toiture ;
enduit pour recouvrir une façade ou des murs intérieurs ;
joint pour rendre la façade étanche et esthétique ;
chape pour rattraper les irrégularités d’un support.
Le mortier est à différencier du béton. Ce dernier est un mélange de liant, d’eau et de graviers. Plus robuste qu’un mortier, le béton est plutôt réservé à la création d’ouvrages structurels.
Le dosage du mortier
Pourquoi faut-il bien doser un mortier ?
Mortier
Le dosage du mortier est important pour assurer la résistance et la solidité de l’ouvrage. En cas d’erreur de dosage, vous pourrez vous retrouver avec un enduit ou des joints qui s’effritent ou un mur qui ne tient pas.
Chaque ingrédient doit être correctement quantifié :
Dosage du mortiersable : formant la structure du mortier, il peut rendre la préparation plus grasse ou plus maigre. Ce qu’il faut retenir, c’est que plus il y a de sable, plus le mortier aura tendance à s’effriter après son séchage. Il faut également considérer la granulométrie du sable. En effet, les gros grains réduisent l’effet de retrait tandis que les grains fins donnent une finition plus lisse ;
liant : c’est cet ingrédient qui lie les grains de sable. Il assure la solidité du mortier et le rend plus ou moins imperméable à l’eau et à la vapeur d’eau. S’il y a moins de liant, le mortier sera plus poreux après séchage. Avec une trop grande quantité de liant, le mortier sera plus sujet à l’apparition de fissures ;
eau : son rôle est d’activer le liant. Si l’eau est ajoutée en excès, le mortier mettra plus de temps à durcir et sera plus poreux après séchage. Il y aura également un plus grand risque de retrait. Au contraire, s’il y a manque d’eau, le mortier sera plus friable. L’eau de gâchage utilisée doit être propre, exempte de sel, de matières chimiques ou organiques. Sa quantité doit être ajustée en fonction du taux d’humidité du sable. En été, il faut humidifier les éléments à maçonner avant d’y appliquer le mortier. Cela a pour objectif d’empêcher que les supports n’absorbent le liquide contenu dans la préparation ;
adjuvants : ils peuvent être liquides ou se présenter sous forme de poudre. L’ajout des adjuvants dans la préparation n’est pas indispensable. Leur quantité ne doit pas dépasser 5 % de la masse du mortier. Les rôles de ces ingrédients sont divers (colorants, plastifiants, retardateurs ou accélérateurs de prise, etc.).
Conversion de volumes
Il existe différentes façons de doser les ingrédients d’un mortier. Il est possible d’utiliser le litre, le poids ou le volume comme unité de mesure.
Pour le poids, il suffit d’avoir une balance et d’y peser les ingrédients. Pour le volume, choisir un contenant unique, par exemple, un seau, pour doser chaque élément. Pour mesurer les ingrédients par litre, il faut d’abord connaître la contenance de l’outil de dosage utilisé.
Outil de dosage
Contenance moyenne
Pelle de maçon dont la largeur des épaules est de 27 cm
5 litres
Seau de maçon
10 litres
Brouette
60 litres
Dosage du mortier
Pour faire un dosage en volume, mélanger :
1 volume de ciment ;
4 volumes de sable ;
½ volume d’eau.
Le dosage correspondant à un sac de ciment (35 kg) est le suivant :
sable 0/2 : 65 litres ou 105 kg ;
sable 0/5 : 65 litres ou 105 kg ;
eau : 15 à 17 litres.
Pour obtenir un volume de 1 m3 de mortier, il faut mélanger :
ciment : 8,5 sacs de 35 kg ou 300 kg ;
sable 0/2 : 560 litres ou 900 kg ;
sable 0/5 : 560 litres ou 900 kg ;
eau : 150 litres.
Ces recettes sont à adapter en fonction de chaque ouvrage à réaliser. Voici les dosages pour chaque utilisation, donnés à titre indicatif.
Enduit de façade : corps d’enduit de 15 à 20 mm d’épaisseur
50 kg de ciment
50 kg de chaux
460 litres
75 litres
Enduit de façade : couche de finition ayant 5 à 7 mm d’épaisseur
20 kg de ciment
20 kg de chaux
117 litres
10 litres
Joints pour pierres
50 kg de ciment
44 litres
25 litres
Préparation du mortier
Quel outil faut-il choisir pour gâcher le mortier ?
En fonction de la quantité de mortier à préparer, le gâchage peut se faire :
sur aire : dans ce cas, il est nécessaire de protéger le sol en le recouvrant d’une feuille de plastique. Le mélange des ingrédients se fait avec une pelle ;
dans une auge : c’est plus pratique pour préparer une petite quantité de mortier. Une truelle peut suffire pour effectuer le mélange ;
dans une brouette : comme pour le gâchage sur aire, il faut une pelle pour mélanger les éléments composant le mortier ;
dans une bétonnière : l’usage de cette cuve rotative est recommandé pour préparer une grande quantité de mortier.
Gâchage du mortier à la main
Voici les étapes à suivre pour fabriquer du mortier à la main :
Gâchage du mortier à la mains’assurer que l’auge, la brouette ou la bétonnière est bien propre ;
mélanger les ingrédients secs : déposer le sable puis le ou les liants dans le récipient choisi pour effectuer le brassage. Bien mélanger à l’aide d’une truelle ou d’une pelle jusqu’à ce que l’ensemble soit uniforme ;
former un tas avec les constituants et y creuser un cratère ;
verser les 2/3 de l’eau dans le cratère ;
prendre les bords extérieurs du cratère avec la pelle ou la truelle, puis les jeter au milieu. Recommencer pour bien mouiller le mélange ;
ajouter progressivement la quantité d’eau restante ;
bien malaxer pour obtenir un mélange onctueux et homogène.
Gâchage du mortier dans une bétonnièreverser le sable et le ciment dans la cuve ;
mettre la bétonnière en route ;
ajouter petit à petit l’eau dans la préparation ;
malaxer pendant 2 à 3 minutes.
La mise en œuvre d’un mortier est délicate, surtout si vous n’avez aucune expérience en bricolage. Une petite erreur de dosage peut nuire à l’ouvrage créé et engendrer d’importantes dépenses.
Pour obtenir un mortier de qualité, la meilleure solution est de contacter un artisan. Ce dernier est habitué à doser, préparer et appliquer les mortiers, quel que soit leur type. Pour trouver l’artisan et le tarif qui vous conviennent le mieux, demandez et comparez plusieurs devis. La demande de devis peut se faire dès maintenant via notre site.
